L’Église princière « La Décapitation de Saint Jean le Baptiste », ville de Vaslui, département de

Vaslui, str. Ştefan cel Mare nr. 58 (code LMI 2004 : VS-II-m-A-06708)

Bâtie en 1490 par Étienne le Grand comme une chapelle oratoire de la cour princière, sur l’emplacement d’une église plus ancienne datant du XIV^e siècle. Selon les témoignages des voyageurs étrangers, au XVII^e siècle, la demeure était peinte à l’intérieur et à l’extérieur, selon la technique de la fresque. Impressionnantes étaient les scènes : « le Jugement dernier », au-dessus du portail, et « le Christ Pantocrator » de la coupole du naos. Elle a été reconstruite en 1820, en gardant le plan initial, par Maria Cantacuzino, la veuve de l’ancien grand chancelier Costache Ghica (1745-1818), propriétaire du bourg de Vaslui. En 1894, Grigore Ioanid décore l’intérieur d’une peinture murale. Son aspect d’aujourd’hui est dû aux travaux de restauration de 1913-1930.

Bien que transfigurée par des interventions modernes, l’église reste un monument représentatif de l’architecture de l’époque d’Étienne le Grand, grâce à la particularité du pronaos sur-élargi, solution reprise comme modèle dans la construction des églises de ville de l’époque du grand voïvode.

Le plan est triconque, l’entrée est située sur le côté ouest, l’église est construite en pierre et en brique, toit type charpente et toiture en tuiles, initialement en bardeaux. La décoration des façades est réalisée en arcatures aveugles et des claires-voies en pierre et brique apparente, des disques en céramique émaillée (des ornements au motif solaire, l’insigne de la Moldavie, des animaux fantastiques), des éléments en pierre profilée de style gothique (socle, contreforts, corniche, encadrements aux ouvertures en arc brisé, ogival et rectangulaires, les derniers étant marqués par des moulures arrondies et disposées en croix). Sur la façade d’ouest, existe encore l’inscription votive en slavon, taillée en pierre en 1490.

Si la planimétrie et l’aspect extérieur nous offrent l’image d’un monument de l’époque d’Étienne le Grand, l’espace intérieur s’inscrit dans le style du XIX^e siècle, le néoclassique. Le système de cintrage, appuyé sur des arcs doubleaux et des poteaux, est formé d’une voûte semi-cylindrique au niveau du pronaos et le treillis, une voûte avec des pénétrations sur le naos, des demi-calottes sur l’autel et les absides latérales. La niche de la proscomidie et la sacristie sont enfoncées dans la maçonnerie, sous forme de niches.

L’église a des biens de culte datant du XVIII^e-XIX^e siècles (des icônes, de l’argenterie et des livres religieux), ainsi que l’iconostase, huile sur bois, du XIX^e siècle. Dans la cour de l’église se trouve la nécropole de la famille Elena Şubin, née Ghica.