L’Église en bois « L’Assomption de la Vierge Marie » de l’ancien ermitage Hârsova (Hârsoviţa)

village de Mănăstirea, commune de Deleşti, département de Vaslui (code LMI 2004 : VS-II-m-A-06855)

L’église a été construite en 1756 par le boyard en charge des tentes militaires en temps de guerre, Ştefan Caracaş, appelé aussi Găluşcă, sur l’emplacement de l’ancienne église de l’ermitage ayant comme fête patronale la Saint Nicolas et attesté avant 1669.

En 1803, l’ermitage se trouvait sous l’autorité du Monastère Floreşti, situé dans l’ancien département de Tutova, placé, en 1814, sous la protection du Monastère Esfigmenul du mont Athos. Après la sécularisation des biens du monastère, en 1863, l’ermitage a cessé son activité et l’église est devenue une paroisse. À la suite des réparations réalisées en 1913, la toiture en bardeaux a été remplacée par une toiture en tôle, et la façade nord a été couverte de planches en bois. Ultérieurement, le porche a été fermé et le socle a été couvert de ciment. Conformément à la tradition, l’église a été construite au milieu de la forêt, en bois de chêne provenant des arbres d’alentour. Actuellement, l’église se situe dans la partie nord du village et est entourée par le cimetière.

Elle se distingue par le caractère rare de son plan – c’est la seule église de ce type dans le diocèse de Huşi –, par l’harmonie des volumes et la décoration qui s’inscrit dans l’art mural médiéval.

Église à plan rectangulaire, l’abside de l’autel est heptagonale, décrochée, et le porche, qui se trouve sur le côté ouest, repose sur des piliers crantés dans le registre supérieur en accolade. L’église est construite sur des fondations en pierre de rivière et des plaques de fondation en bois. Les murs porteurs sont renforcés par des poutres en chêne, sculptées sur l’arête, terminées « en panne » au niveau de l’autel et « en bride droite » au niveau des coins. La toiture à quatre égouts est pourvue d’un large auvent. Le système de cintrage est réalisé avec des voûtes à section octogonale au niveau du pronaos, du naos et de l’autel. Les voûtes ont des bases, des clefs et des nervures crantées en « dents de scie », des rosettes, « sarment » et « bulbes ». Les façades sont décorées d’un bandeau médian de forme géométrique et d’une frise de claires-voies sous la corniche. Les chevrons sont crantés du motif de « la tête de cheval », et les poutres du motif « dents de loup ». Les encadrements des fenêtres et le portail, réalisés en méplat, sont décorés du motif du « sarment » et de celui de la « tulipe ». Les quatre piliers qui séparent le naos du pronaos présentent des tracés en accolade, des lignes courbes et contre-courbes.

L’iconostase (datant des XVIII^e-XIX^e siècles) est signée par Gligori, peintre en bâtiments, et les livres religieux gardent des notes du fondateur. À l’est de l’autel, se trouve la pierre funéraire du fondateur, décorée d’un cadre floral, dont l’inscription est érodée par le temps.